SAINT-PIERRE
Un homme de 32 ans a tenté de se tuer, hier matin, dans une cellule du centre de détention de Saint-Pierre.
Un de sept co-détenus a donné l’alerte à 5h40, le voyant pendu à son drap, accroché au support de la télé.
Le surveillant de garde venait juste de passer. Le trentenaire était encore conscient à l’arrivée des pompiers, quelques minutes après. Il a été transféré au centre hospitalier de Terre-Sainte dans un état jugé grave par les secours. Il a passé quelques heures, avant d’être ramené en prison en bonne santé physique. La victime était détenue depuis le vendredi 11 octobre à la Cayenne. Le tribunal l’avait condamné il y a peu à une amende de douze euros par jours pendant un mois pour avoir conduit sans permis et griller un stop. Faute de règlement, l’amende s’est transformée en trente jours de prison. L’homme est passé à l’acte car il considère sa détention comme arbitraire. Sa femme a réglé l’amende le mardi suivant son interpellation par les gendarmes. D’après une source, l’organisme n’aurait pas enregistré le règlement. Ce qui a empêché les greffes du tribunal de valider la sortie de détention du prisonnier. Au parquet, on soutient qu’il y a eu un défaut de présentation du justificatif à temps. Toujours est-il qu’hier après-midi, l’homme se trouvait toujours en prison après avoir acquitté son dû. Pour le directeur de la prison de Saint-Pierre, il ne s’agit pas vraiment d’une tentative de suicide “même si administrativement on gère ça comme ça" Rien n’aurait laisser présager le passage à l’acte de l’homme. Selon Sully Lebreton, ce genre de cas reste très rare au sein de l’établissement. Il y aurait moins d’une tentative de suicide par an. David Calogine, secrétaire régional de l’Ufap Réunion-Mayotte, analyse cet accident comme révélateur du manque de personnel au sein de la justice.
“Aujourd’hui, il n’y a pas assez de monde au tribunal pour vérifier les procédures. Qu’est-ce qui va se passer si la réforme pénale passe et qu’il faille libérer sous conditionnelle un nombre important de détenus ? Cela risque d’être une sacré pagaille, idem pour les travailleurs sociaux. On ne peut pas pondre des lois sans embaucher plus de personnel. ?